Le matériel de classe

Quels cahiers et supports choisir ? C’est une question que l’on se pose régulièrement. Chacun(e) ses habitudes, ses besoins et ses préférences. Voici le résultat de mes réflexions.

Les cahiers

Après avoir observé dépitée les poubelles remplies de cahier à la fin de l’année scolaire, je me dis qu’après tout, pourquoi les élèves garderaient tous les cahiers, ils ne leur resserviront pas et encombreront les placards. Moi-même, je ne conserve pas tous les cahiers de mes enfants. Mais quand même, que d’arbres coupés et d’argent dépensé pour rien.

C’est pourquoi j’essaye de diminuer la quantité de cahier et de ne garder que ceux qui sont utiles ou que les élèves et leurs parents auraient envie de garder. C’est également pour cette raison que j’ai mis en place le Cahier d’explorateur qui regroupe entre autres les leçons de découverte du monde agrémentés des travaux en arts visuels.

Voici donc les cahiers que je pense indispensables:

• le cahier de liaison: indispensable pour le lien école / maison,
• l’agenda ou cahier de textes,
• le cahier de poésies / musique: joliment illustré, il peut être conservé,
• le cahier de leçons ou cahier outils: indispensable tout au long de l’année mais également pour l’année suivante, surtout si on parvient à se mettre d’accord pour un cahier par cycle,
• le cahier du jour ou cahier de français / mathématiques : parce qu’on doit bien garder des traces et les élèves doivent écrire régulièrement,
• le cahier de brouillon / cahier de devoirs : pour les entrainements, le travail à la maison.

Les cahiers supplémentaires:

• le cahier d’écrivain: cahier personnel avec éventuellement des décorations libres et qu’on l’enfant peut ainsi avoir envie de garder,
• le cahier d’anglais: pour les traces écrites, leçons, vocabulaire au cycle 3,
• le cahier de réussite (voir ici): pour moi il est indispensable, mais ça dépend de votre organisation.

Pour le reste, vive le travail en manipulation, sur ardoise, sur fiche plastifiée, sur feuilles de classeur ou de brouillon.

Pour que les élèves, les enseignants compléments ou remplaçants et les parents s’y retrouvent, je fais colorier aux élèves un petit document à coller au début du cahier de liaison.

Les pages de présentation

Voici des propositions de pages de présentation des cahiers. Je vous joins même celles que je n’utilise plus, si ça peut vous faire gagner du temps, c’est toujours ça.

Le classeur

Les avis sont partagés sur ce système de rangement: trop compliqué pour les élèves, trop long à ranger, feuilles déchirées, mélangées, perdues… sans parler des, élèves fermés sans claquer les anneaux et tout est à refaire !

Pourtant moi je l’utilise depuis des années du CE1 au CM2 (je n’ai pas eu l’occasion de le tester en CP mais pourquoi pas). Je lui trouve de nombreux avantages: remplace plusieurs cahiers ben évitant la gâchis de cahiers à moitié utilisés, les feuilles en cours de travail sont légères à transporter tant pour les élèves que pour la maître, le travail terminé est rangé dans le classeur dans un coin de la classe sans encombrer le casier, on peut ajouter autant de feuilles que l’on veut…

Alors oui par contre, il faut un peu de méthode. Je passe du temps sur les premières séances de rangement et je n’oublie jamais de dire “N’oubliez pas de fermer les anneaux avant de changer d’intercalaire” à chaque séance. Les classeurs sont très peu transportés dans le cartable (2 ou 3 fois dans l’année pour les élèves qui veulent les montrer) ce qui évite de les casser ou de déchirer des feuilles. Et tout se passe bien, si si.

Concrètement , après avoir longtemps utilisé des intercalaires de 12 pour trier précisément, j’utilise maintenant des 6 parce que ça suffit largement. Je fournis les intercalaires comme ça ils on tous de la même couleur pour faciliter le repérage. Je leur mets le titre des onglets sur une feuille A4 glissée dans une pochette plastique en début de classeur. Il faut au moins des classeurs de dos 4 cm et 4 anneaux mais inutile de leur faire acheter des classeurs à levier, encombrants et fragiles.

Pour les séances de rangement je procède ainsi:

• Au début de l’année, surtout avec les plus jeunes, nous nous entrainons à ouvrir et fermer les anneaux (car certains ont peur de se faire mal) et à aller au bon intercalaire.
• Nous sortons les feuilles des pochettes où est stocké le travail en cours. Cette année je teste un petit classeur fin pour les lectures et leçons à apprendre car ils ont tendance à tout mélanger et même certains parents ne s’y retrouvent pas toujours. La pochette sera réservée aux feuilles à donner aux parents, au travail en autonomie, aux dessins…
• Nous commençons toujours par chercher les feuilles du 1er intercalaire (chez moi c’est le français). J’affiche un exemple de ces feuilles au tableau. On peut aussi utiliser un code (F pour français) à noter sur les feuilles ou utiliser des couleurs. J’ai testé et je n’ai pas trouvé que ça me faisait gagner beaucoup de temps en rangement. Par contre j’en perdais beaucoup à chercher les bonnes couleurs.
• Ensuite je vérifie que tout le monde est au bon intercalaire, avec la couleur c’est facile. Par exemple je leur dis “Vous devez tous avoir un intercalaire rouge à gauche”.
• On ouvre les anneaux, on range les feuilles, on REFERME les anneaux.
• Et on fait de même pour les autres intercalaires.
• Pour les gros paquets agrafés, il faut bien que les élèves enfilent les 4 anneaux simultanément.
• Certains élèves ont besoin d’aide mais la plupart du temps ils s’entraident. Vous n’avez plus qu’à vous occuper d’un ou deux malhabiles ou de ceux qui ont des feuilles différentes des autres (pour cause d’absence lors de la séance de rangement précédente par exemple)
• Aïe, évidemment, il y en un qui a vidé son classeur ! Ça arrive rarement et s’il n’a pas tout mis par terre, le rangement sera assez vite fait.

Allez, on se lance ?

Le petit matériel

Alors liste ou pas liste pour les parents ? Réserve ou pas dans la classe ? Je dois dire que j’ai essayé plusieurs choses sans en trouver une réellement satisfaisante:

• Les élèves viennent avec leur matériel mais il leur manque toujours quelque chose (enfin toujours aux mêmes élèves en fait) et on passe du temps à leur donner ce qui leur faut.
• On fait des réserves en début d’année mais il y a toujours 2 ou 3 qui n’achètent pas le matériel et de toutes façons on passe du temps à aller fouiller dans les réserves pour trouver la matériel manquant.
• Les élèves n’achètent rien et on fournit tout mais qu’est-ce que ça disparait vite ! Sans compter ceux qui mâchouillent les stylos (ou pire !)

Bref pas de solution miracle alors on s’adapte aux besoins des élèves et aux nécessités de la classe.

En tous cas, pour tout ceux qui disent que ce n’est pas normal de demander du matériel aux élèves car l’école est gratuite, j’ai découvert récemment qu’il existe une liste officielle sur le site de l’éducation nationale de ce que l’on peut raisonnablement leur demander. Et bien cette liste est bien plus fournie que ce qui est habituellement demandé !

Du coup, j’ai choisi de “couper la poire en deux”.

• En concertation avec les collègues – car c’est quand même plus simple pour les parents d’avoir des listes communes -, nous transmettons en fin d’année une liste minimum pour l’année scolaire suivante.
• A la rentrée, chacun complète parfois sa demande avec un matériel ou un cahier spécifique (porte-vues, classeur, compas…).

• Dans la classe, j’ai suffisamment de matériel d’avance pour combler les manques et les oublis de trousse. Ce matériel est facilement accessible pour rendre les élèves autonomes mais pas non plus trop fourni pour éviter que trop de matériel ne “disparaisse” d’un coup.
• Je fais la chasse aux objets perdus, en particulier les bouchons de stylo et les gommes. Tout est récupéré dans une boîte qui servira à d’autres élèves.
• Pour la colle qui est un des gros problème avec les élèves qui en mettent trop et les tubes bon marché qui ne remplissent pas du tout leur office, j’ai choisi d’acheter un gros bidon de colle bleue avec des petits pots rechargeables. Après l’investissement initial, c’est très économique. Il faut juste leur apprendre à s’en servir: pas trop de colle, fermer les pots.
• Le feutre d’ardoise est le deuxième point noir du matériel de classe. J’ai opté pour les ardoises à craies. Je fournis les craies et les chiffons, et de temps en temps, nous passons les ardoises à l’eau. Et pour les fiches plastifiées, j’ai opté pour les crayons spéciaux style Woody, certes chers, mais faciles à effacer avec un chiffon légèrement humide.

Enfin, j’ai réalisé des étiquettes du matériel pour pouvoir afficher ce dont les élèves auront besoin, en particulier pour les ateliers. Ainsi les élèves qui n’ont pas tout entendu n’ont qu’à regarder les images pour savoir ce qu’ils ont à préparer.